C’est LA question que se sont toujours posés les nombreux possesseurs de CPC et les observateurs de l’époque…Pourquoi rester sur la génération 8 bits, alors que celle des 16/32 bits était largement dominante à l’époque ?
Afin d’y répondre, il est nécessaire de revenir quelques années en arrière, au moment de l’entrée d’Amstrad dans le monde de la micro familiale.
…Un peu d’Histoire…
Tout commence au début des années 80…Amstrad est alors une société florissante qui se taille la part du lion sur le marché de la HiFi et de électronique grand public.
Son PDG, Alan Michael Sugar est connu pour être quelqu’un d’opportuniste et sachant flairer les bonnes affaires.
Sa technique est simple : proposer des produits simples, efficaces et à prix contenus.

Alan Michael Sugar, PDG d’Amstrad
En ce début des années 80, nous assistons au BOOM de la micro informatique en Europe et en Amérique du nord.
En effet, les ventes de consoles de jeux, reines de la fin des années 70 et du début des années 80, font grises mines…Le grand public s’est lassé et se passionne désormais pour les micro ordinateurs.
Il faut dire, qu’avoir un ordinateur à la maison, permet bien sûr de jouer, mais surtout de pouvoir s’adonner aux joies de la programmation en langage Basic et à l’utilisation des premiers logiciels (traitement de texte, création graphique…)
Le marché se divise alors en deux catégories : le haut de gamme, tirant vers le professionnel (représenté par IBM et son PC ou par Apple et son fameux Apple II) et le grand public (représenté par Sinclair et ses ZX81/Spectrum ou bien encore Commodore et ses VIC20 et C64).

Le Commodore 64
Côté budget, il faut compter entre 20 000 et 50 000 francs (6500 à 16500 € actuels) pour du haut de gamme et un peu plus de 6000 francs (2000 €) pour un C64 par exemple…Même si un ordinateur comme le ZX81 ou le ZX Spectrum peut se trouver pour un peu plus de 1000 Francs (330 €), il est cependant vendu en KIT et nécessitera une somme beaucoup plus élevée pour être exploitable.
En effet, à cette époque, la plupart des ordinateurs étaient vendus en « pièces détachées » : l’unité centrale n’intégrant en général que le clavier, la carte mère et le langage Basic en ROM.
Pour utiliser des logiciels, il fallait s’équiper d’un lecteur de cassettes ou de disquettes et connecter la machine à un téléviseur : soit via la prise antenne, soit via la prise péritel (ou composite).
Observant ce marché dynamique, Alan Michael Sugar pense alors qu’il y a un créneau à prendre entre le « Low Cost » et le milieu de gamme, avec une offre destinée à attirer le grand public !
En effet, même si la micro informatique commence à se démocratiser, beaucoup de clients potentiels sont réticents au fait de devoir monopoliser le téléviseur familial. De plus, l’installation (nombreux câblages) et l’utilisation (le langage Basic) d’un ordinateur restent difficiles d’accès pour les néophytes.
Il faudra donc proposer une offre à la fois attractive au niveau du prix, mais également complète au niveau du hardware : du tout en un, en somme !
C’est Roland Perry, un ingénieur en électronique (et père de tous les CPC) qui est chargé de concevoir l’ordinateur personnel d’Amstrad en 1983. A peine quelques mois plus tard le CPC 464 est présenté à la presse.

Le CPC 464
Si ses caractéristiques techniques ne sont pas exceptionnelles (processeur 8 bits Z80, 64 ko de ram…), sa conception tout en un en impressionne plus d’un !
En effet, Amstrad a inclus le lecteur de cassettes directement dans l’unité centrale (adieu les câbles qui traînent !) et annonce qu’il sera vendu d’office avec un écran (couleur ou monochrome) !
Enfin, le prix annoncé de 3000 francs (avec écran monochrome) fait l’effet d’une bombe ! Son principal concurrent, le Commodore C64, étant vendu le même prix, mais en « version nue » : sans écran et sans lecteur de cassettes !
Sugar a réussi son coup avec la presse et le bouche à oreille fait le reste…Résultat, c’est un carton plein en Angleterre ! Si bien que la commercialisation dans les autres pays Européens débute dans la foulée.
Le grand public étant réceptif, les modèles 664 et 6128 sont lancés dans les mois qui suivent, proposant un lecteur de disquettes en standard.
Le CPC 6128 devient au fil des mois le « Best Seller » d’Amstrad….Au total, il se vendra plus de 2 millions de CPC, dans le monde.

Le CPC 6128
…Mais, revenons maintenant à notre fameux CPC 16/32 bits !…
Nous sommes donc en 1985 et Amstrad cartonne avec ses ordinateurs 8 bits, grâce entre autre à son prix bas et son concept tout en un.
La société au crocodile gagne de l’argent sur chaque vente de CPC, car elle utilise des composants à bas coûts et très rependus dans l’électronique grand public (le processeur Z80 par exemple).
La même année, ATARI puis COMMODORE sortent leurs machines 16/32 bits…Fruits de plusieurs années de recherches de la part de leurs équipes R&D (Recherche et Développement).
Ces machines (notamment l’Amiga) utilisent des processeurs et composants relativement récents et donc beaucoup plus chers à produire et à intégrer.
Le prix de vente de chaque micro ordinateur est donc beaucoup plus élevé et les marges bien plus faibles !
Pour faire simple, en vendant un ATARI 520 ST à 10 000 francs (3300 €) et un Amiga 1000 à 20 000 francs (6600 €) en 1985…Commodore et Atari ne gagnent que très peu d’argent et se coupent du grand public, qui n’a pas les moyens de dépenser une telle somme pour un ordinateur personnel.
>>>Je reviendrai dans un prochain article sur la genèse des Atari ST et Amiga et sur la différence de conception des deux machines (et leurs écarts de prix).

L’Atari 520 ST et l’Amiga 500
La même année, le marché des PC IBM commence à frémir. Ils sont massivement utilisés dans les entreprises, mais encore bien trop coûteux pour envahir les foyers (plus de 30 000 francs à l’époque).
Quelques « compatibles PC » arrivent alors sur le marché et Sugar a encore le nez creux : il se dit que s’il arrive à proposer son propre compatible sous la barre symbolique des 10 000 francs, il peut ré-éditer et même dépasser le succès de la gamme CPC.
Le PC 1512 voit donc le jour en 1986. Il s’agit d’un micro ordinateur construit autour d’un processeur Intel 8086 (un 8-16 bits) et fourni (entre autre) avec le système MS DOS 3.2 de Microsoft….Avec un prix d’appel fixé à 7000 francs ! (2300 €)
Le Buzz autours de ce PC « Low Cost » dépasse même celui du CPC à son époque ! On peut avoir à la maison, la même machine qu’au bureau, mais pour 3 fois moins cher !
Le PC 1512 et ses successeurs, se vendront à plusieurs millions d’exemplaires.

Le PC 1512
La recette utilisée est donc la même que pour le CPC : on utilise des composants éprouvés et à faibles coûts ! Le budget R&D est donc réduit et les marges d’autant plus confortables !
A noter qu’Amstrad propose également des accessoires et périphériques portant sa propre marque (Imprimantes, Souris, écrans, claviers…), augmentant ainsi ses possibilités de revenus.
Il faut savoir que dès 1985, Sugar pense que le business (et donc les marges) se fera sur une utilisation utilitaire de l’informatique…Et que le business du jeu ne fera que perdre du terrain : un visionnaire !
En effet, quelques années plus tard, les consoles de jeu auront raflé la mise !

Interview d’Alan Sugar dans Amstrad magazine en 1985.
…Quelques années plus tard…
Les années passent, la gamme PC d’Amstrad séduit toujours autant et représente maintenant la plus grosse partie du business informatique de la firme au crocodile.
Les consoles de jeu japonaises ont débarqué massivement en Europe et grignotent petit à petit le marché de la micro familiale.
Les ordinateurs familiaux Amiga et Atari, dont les prix ont fortement baissé (entre 3000 et 4000 francs en 1990), représentent le gros des ventes ! La gamme CPC commence à faire grise mine.
Point positif pour Amstrad, les ventes de jeux CPC représentent tout de même 60% du marché des logiciels pour ordinateurs familiaux en 1989, en France (30% en Angleterre) !
En effet, le prix aidant, les logiciels Amiga et Atari sont beaucoup plus sujet au piratage que leurs homologues pour Amstrad.
La marque bénéficie donc toujours d’une belle mise en avant en magasins et dans les catalogues de boutiques par correspondance (Micromania par exemple affiche 2 pages pour les jeux CPC, contre une seule page pour le duo Amiga/Atari !)
Mais, en ce début d’année 90, pour re-dynamiser les ventes et entretenir la mise en avant des produits Amstrad : il faut de la nouveauté !
La logique (et les fans) aurait voulu qu’Amstrad lance un CPC 16/32 bits afin de concurrencer les Atari ST et Amiga 500…Mais Sugar ne l’entend pas de cette oreille !
Pour lui, ce qui compte c’est la rentabilité d’un produit : il faut donc que le coût de la R&D soit le plus faible possible et les marges les plus confortables.
Se lancer sur le marché des 16/32 bits en 1990, soit 4 ans après les principaux concurrents, serait très risqué…Surtout que les consoles de jeux règnent désormais en leaders sur le domaine du jeu vidéo. Sans oublier, que le piratage fait des ravages du côté de la micro informatique.
De plus, il faudrait que le nouvel ordinateur coûte moins cher que ses concurrents, ce qui laisserait des marges quasi-nulles au final…!
…Back to the Future…
La décision est donc prise de simplement faire un dépoussiérage de la gamme CPC. Ainsi vont naître les Amstrad 6128 Plus et 464 Plus (qui perdent curieusement l’appellation CPC).
Au delà d’un simple re-carrossage réussi (s’inspirant des ST/Amiga), nous avons droit, tout de même, à quelques nouveautés intéressantes.

La gamme CPC plus
Nous constatons l’apparition d’un port cartouche, d’un deuxième port manette et de capacités sonores et graphiques améliorées. Mais surtout, la carte mère est miniaturisée et intègre une puce « tout en un » nommé ASICS, ce qui réduit d’autant les coûts de fabrication.
La GX4000 est également annoncée. Il s’agit d’une console de jeux, reprenant les caractéristiques et le look des nouveaux CPC.
Des machines 8 bits en 1990 ??? Une console de jeux aux caractéristiques dépassées face à Sega et Nintendo ??? Sont-ils devenus fous chez Amstrad ???
On serait tenté de répondre par l’affirmative à cette question…et pourtant…Il s’agit au contraire d’un choix de raison !
Sugar sait qu’il ne pourra pas gagner d’argent avec une machine 16/32 bits…Par contre, il pourra faire beaucoup de marges avec des CPC relookés, même s’il n’en vend pas des millions.
Ça lui permettra également d’écouler le stock de composants qu’il reste dans les usines.
Car oui, Amstrad sait déjà très bien à cette époque que le marché de la micro informatique familiale va dans le mur et que le standard PC finira par gagner la bataille, dans les années à venir.
Et c’est donc sur ce marché qu’il faudra investir et se positionner.
Pour résumer, la gamme « plus » a donc été conçue avec l’objectif de : contenter les fans (avec quelques nouveautés), garder la compatibilité avec des milliers de logiciels et enfin écouler les stocks de composants.
…Alors pourquoi la GX4000 ?…
Simplement parce qu’il y avait une place à prendre ! Comme souvent Sugar a trouvé un créneau sur lequel il pouvait se positionner…Et ça aurait pu fonctionner !
La GX4000 résulte clairement d’une demande des éditeurs européens ! En effet, à cette époque, Nintendo et Sega demandent de fortes sommes pour développer sur leurs machines (Master System et NES). L’arrivée des consoles japonaises étant encore récente en Europe, il n’existe que des petits éditeurs avec des moyens de développements limités.
S’engager dans la conception de jeux sur consoles japonaises peut vite se transformer en véritable banqueroute, en cas d’échec d’un titre !
Avoir une console Européenne, avec de faibles royalties et avec un hardware que l’on maîtrise serait un atout certain !
Malheureusement, plusieurs erreurs ont été commises par Amstrad et ses partenaires…. !
Le prix , déjà : la console est annoncée à un prix de 990 francs (325 €) avec deux manettes et un jeu…Soit plus chère qu’une Sega Master System et à peine moins chère qu’une NES. Le prix des cartouches quand à lui est fixé entre 199 et 250 francs. (ce qui peut sembler très raisonnable, face aux 399 francs de la concurrence japonaise)
Et surtout…Ce qui a été annoncé comme étant une force (l’architecture et la compatibilité avec les CPC plus) se révélera être sa plus grande faiblesse : les éditeurs se contenant de simples « copiés/collés » de leurs anciens titres.
Ainsi seuls quelques jeux tireront parti des nouvelles caractéristiques des CPC plus, les autres n’étant que des adaptations de titres sorties les années précédentes !
Pourquoi payer 250 francs, pour un titre ancien ne coûtant que quelques dizaines de francs au format disquette ?
On ne peut s’empêcher de penser que si la console avait été lancée un peu plus tôt, moins chère (moins de 500 francs) et avec plus de jeux exploitant la machine (comme Burnin’ Rubber ou Pang)…Le succès aurait pu être au rendez-vous, sur le créneau de l’entrée de gamme.
Mais, pour cela il aurait fallut rogner sur les marges…Et ça, ce n’était clairement pas la politique de Mister Sugar !
…Échec et mat ?…
On entend souvent que la GX4000 et la gamme CPC plus ont été des échecs et que c’est cela qui a conduit Amstrad à se désengager de la micro informatique…Mais ce n’est pas tout à fait vrai.
Tout d’abord, la GX4000 s’est tout de même vendue à environ 150 000 exemplaires…Score plutôt faible, mais qui ferait envie à pas mal de concurrents (Atari Lynx, Jaguar, CD32…).
De plus, n’oublions pas que les coût de production et de R&D étaient relativement faibles.
Les ventes de 6128 et 464 plus ne sont pas vraiment connues, mais vu la visibilité en magasin dans le début des années 90 et la profusion de modèles en occasion (ebay et autres), les ventes ont du être du même acabit que celles de la GX4000.
Amstrad a lancé la production de ses machines de manière assez tardive en 1990 et s’est servi de la période de Noël pour jauger le marché. Quand ils se sont aperçu que les ventes ne suivaient pas, la production a été rapidement stoppée.
Les stocks n’étaient donc pas immenses et les différentes baisses de prix auront permis d’écouler la gamme, petit à petit.
La communication autour de la gamme CPC Plus/GX4000 aura duré jusqu’à la fin de l’année 1991 (avec une GX4000 à 390 Francs et un 6128 plus à 1990 Francs).

Les dernières pubs CPC
A partir de là, le CPC s’est fait beaucoup plus discret…Bien que j’ai le souvenir d’avoir vu des « CPC plus » en magasins et sur les catalogues , jusqu’à la fin 1992.
Le magazine Amstrad 100% s’est quand à lui arrêté en octobre 1993, mais cela faisait de long mois que plus aucun jeu ne sortait sur la machine.
…Still Alive !…
Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser la firme au crocodile n’a pas disparu de la scène informatique avec la fin des CPC…Loin de là, puisque ses derniers compatibles PC sont sortis en 1995 ! Il s’agissait des modèles PC 9555i et Integra PC.

Le PC integra d’Amstrad (Pentium 75)
Pourtant, alors que c’est la démocratisation du PC Compatible qui permettra à Amstrad de vendre des millions de PC « Low Cost »…C’est cette même course vers des prix de plus en plus bas, qui les amènera à quitter le monde de la micro informatique !
En effet, l’arrivée de Windows 3.1 et surtout de Windows 95 fait rentrer massivement le PC dans les foyers européens…Mais le nombre de fabricants de PC « Low Cost » augmentant de manière exponentielle, les prix et les marges ne cessent de chuter.
Ne voyant pas d’avenir sur ce marché, Amstrad rachète la société Viglen en fin d’année 1995 et y transfert toute son activité informatique…La firme au crocodile se recentrant sur le marché de la TV par satellite (en plein boom à ce moment là) bien plus rémunérateur en marge !
…Un p’tit résumé ?…
Pour résumer rapidement cette superbe aventure, on pourrait dire que :
La société Amstrad s’est lancée dans la micro informatique par opportunisme et car elle avait trouvé un créneau porteur ! Le but a toujours été de gagner de l’argent sur chaque machine vendue.
Lancer un CPC 16/32 bits n’a JAMAIS été envisagé par Amstrad, car il n’aurait simplement pas rapporté d’argent…Le marché du PC étant jugé par son PDG, comme beaucoup plus juteux !
Contrairement à ATARI ou COMMODORE, les investissements en R&D étaient minimes et surtout la division informatique n’était pas la seule source de revenu.
Si bien que lorsque le marché de la micro s’est transformé, Amstrad a pu s’en désengager afin de se tourner sur des marchés plus porteurs.
24 septembre 2017 at 21 h 36 min
Que de souvenirs sur l’Amstrad, des soirées passées sur pleins de jeux aussi difficiles les uns que les autres, de mémoire Gryzor, Ghost’ n Goblins, Gauntlet, Zombi, etc
Merci pour cet excellent billet sur cette question qui me taraudait depuis si longtemps !
8 octobre 2017 at 19 h 11 min
Ahhhh Gryzor….Excellent, mais tellement dur ! (Comme la plupart des jeux CPC, en fait :D)
Merci pour ton commentaire 🙂
12 février 2019 at 22 h 08 min
Chouette article !!
Sinon petite correction. Il c’est vendu 3 millions de CPC dont 1 en france ;).
24 février 2019 at 11 h 45 min
Hello,
Les « vrais » chiffres sont difficiles à avoir…Mais effectivement la France était un gros marché pour le CPC 🙂
12 février 2019 at 22 h 30 min
« Ainsi vont naître les Amstrad 6128 Plus et 464 Plus (qui perdent curieusement l’appellation CPC). »
Si je dis pas de bêtise, Amstrad a été obligé d’abandonné le nom CPC car il avait été déposé par une autre société…
24 février 2019 at 11 h 43 min
Hello,
Merci pour la précision 🙂
13 février 2019 at 0 h 05 min
Article très sympa et qui démontre, si il était encore nécessaire de le faire, que M. Sucre était un homme d’affaire avisé mais pas du tout un passionné informatique. Seuls les profits et la marge comptaient.
Cependant, j’ai quelques petites remarques 🙂
Pas sûr qu’un des objectifs de la gamme des Plus était d’écouler des stocks de composants, étant donné que la plupart des composants coûteux ont « fusionné » dans l’ASIC (Crtc, Ppi, Gate Array, Ay-3-8912).
Ou encore que ATARI, par exemple, a investi beaucoup en R&D, et composants coûteux. Le 68000 est un processeur aussi standard que le Z80a. Il est sorti à peine 3 ans plus tard (en 1979). Par ailleurs, le Shifter de l’Atari est une bouse, et son processeur sonore un clone du AY-3-8912 qui est dans l’Amstrad (et avant lui, dans les Oric).
En matière de R&D, il faut nettement relativiser lorsqu’on sait comment Commodore (et d’autres entreprises) ont récupéré les machines créées par d’autres (notamment l’Amiga qui n’était pas « Commodore » à l’origine).
Concernant la sortie de la console GX (La quantité de 150 000 indiquée sur wikipédia mériterait d’être confirmée), on ne peut pas exclure que ce fut de la naïveté liée à l’avidité. Car ce n’est pas développer sur les consoles japonaises qui posait problème, mais surtout la sélection opérée et le pourcentage perçu sur la vente par ces constructeurs pour pouvoir publier un jeu (puisqu’il y avait un système de protection et il fallait passer par eux pour produire les cartouches).
Cette « sélection » avait pour objet d’empêcher les jeux médiocres mais l’avenir à montré que les mailles du filet étaient larges, même pour Nintendo. Monsieur Sucre a cependant cru qu’il pourrait récupérer sa dime sur les jeux et il a donc fait poser un copyright sur les capacités spécifiques des Amstrad Plus (document à dispo). La vraie raison de la gamme « Plus », console comprise, est sans doute ici.
Percevoir une part des bénéfices des éditeurs, sans avoir à se préoccuper des invendus et des risques inhérent au succès d’un logiciel, M. Sucre a du saliver!
Enfin, Amstrad a bien sorti des machines 16/32 bits puisqu’ils ont sorti des PC avec des processeurs plus puissants que le 8086 (qui est déjà un 16/20 bits, à ne pas confondre avec le 8088). Amstrad a aussi sorti le Mega PC, qui était un PC affublé du hardware d’une Megadrive (Sega aurait même permis de mettre leur console dans une cafetière…)
24 février 2019 at 11 h 50 min
Hello,
Merci pour toutes ces infos, c’est super intéressant !